L’heure est grave pour nous tous, enseignants, CPE et CO-Psy : avec la réforme du lycée qui s’annonce et ce qu’elle signifie comme aggravation de nos conditions de travail, avec l’abandon du collège à son socle commun étriqué, avec les nouvelles suppressions de postes en vue pour la rentrée prochaine, la volonté d’augmenter la part des postes à profil (20%), les motifs d’inquiétude -et de mobilisation- sont déjà bien nombreux.
Pourtant ce ministre n’entend rien nous épargner et avec l’aide du recteur de Nice, la situation particulière des TZR pourrait bien elle aussi être aggravée :
En effet, le recteur envisage d’agrandir encore les zones de remplacement ! Pour ceux qui s’en souviennent, les ZR avaient déjà été considérablement étendues en 2004 pour la plupart des disciplines, et nous demandons chaque année au recteur de reconsidérer leurs tailles que chacun sait déraisonnables ! Au lieu d’écouter nos préconisations (et le simple bon sens !), l’administration a dévoilé en décembre dernier sa volonté de ne plus distinguer que trois ZR : une pour le Var, une pour les Alpes-Maritimes, et une « à cheval » sur les deux départements. Compte tenu de la possibilité offerte réglementairement au rectorat d’affecter les TZR en zone limitrophe sans leur consentement (et nous savons tous à quel point ces affectations se sont multipliées en quelques années !), cela revient à abolir purement et simplement la notion de ZR pour les toutes les affectations d’une durée inférieure à l’année scolaire : inacceptable !
« Il faut vraiment que j’obtienne un poste en établissement l’an prochain », devez-vous penser. Eh bien, le problème (au-delà des humeurs rectorales quant à l’attribution d’une bonification TZR) c’est que vous aurez encore moins de chances de vous stabiliser au mouvement 2010 : outre les suppressions de postes réitérées, le ministre entend affecter les futurs lauréats de concours (voire les futurs candidats au concours !) sur des postes afin qu’ils effectuent un service quasi complet. De fait, alors que jusqu’à présent, les stagiaires effectuaient leur service sur quelques blocs horaires (de 6h ou 8h) il s’agit dorénavant de bloquer des postes de 18h pour eux ! Pour donner une idée des proportions, il y a environ 200 stagiaires chaque année dans notre académie, pour, bon an mal an 600 postes libérés avant et pendant le mouvement. Faites le compte ! Enfin, pour régler les problèmes de calendrier d’affectation de ces « nouveaux stagiaires », les TZR (encore eux) pourraient n’être plus affectés que fin août : exit les affectations de juillet (30% des TZR en moyenne) et la possibilité jadis offerte en juillet de se loger, de prendre contact avec son établissement et de prendre connaissance des niveaux de cours à préparer…
Face à de telles perspectives, le SNES veut faire entendre la voix des enseignants, CPE, CO-Psy ! Or, le Rectorat prétend imposer ces décisions sans réelle concertation, et il entend bien faire taire les élus des personnels : ainsi, il nous a annoncé le 2 décembre dernier que nous ne pourrions plus réparer les erreurs (pourtant nombreuses : autour de 20% selon nos derniers pointages !) commises par le Rectorat chaque année en termes de vœux et de barème puisque nous n’aurions plus accès aux dossiers de demande de mutation des personnels que nous représentons. Ces entraves (et d’autres encore : temps de préparation, remboursement des frais, droit à la parole en commission !) à nos possibilités de préparer et de siéger en commissions ont pour seul but de mettre à mal l’expression des personnels face à leur employeur. Ainsi, l’équité et la transparence auxquelles tous les personnels ont droit (nous touchons là au cœur du paritarisme, dont les principes sont hérités de la mise en place de la Fonction publique dans l’après-guerre !) ne seraient plus garanties dans notre académie.
Le SNES n’entend pas laisser le paritarisme disparaître et voir s’ouvrir l’ère de l’opacité et de l’arbitraire. Déterminé à faire entendre la voix des personnels, le SNES appelle tous les enseignants, CPE et CO-Psy à participer au plan d’action du mois de janvier, pour exprimer notre refus du mépris de l’administration et des nouvelles régressions qu’elle prétend imposer.
Julie BAGGE