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Des caisses qui ne sont pas toujours vides !
La situation économique et sociale est de plus en plus catastrophique pour l’ensemble des salariés (chômage, baisse inégalée du pouvoir d’achat, conditions de travail de plus en plus précaires, arrogance du patronat, mépris pour les représentants des salariés) elle n’épargne pas non plus les retraités et les crises financière et économique risquent fort d’aggraver encore ces constats négatifs, de mettre en péril les pensions de millions de travailleurs dans le monde soumis à des retraites par capitalisation. Pourtant l’omniprésident français qui communique depuis des mois sur les caisses vides de l’état, a trouvé plusieurs milliards pour renflouer les banques sans contrepartie et veut faire croire qu’un libéralisme à visage humain est possible. Par contre il reste droit dans ses bottes au sujet de l’éducation nationale. C’est dire combien ce gouvernement tourne le dos à une école de la réussite pour tous. C’est aussi le cas dans d’autres pays européens dans lesquels les mobilisations face aux projets de réforme des systèmes éducatifs notamment sont en cours.
Un Budget 2009 qui pourrait sonner la fin de l’école de la république
Les députés ont adopté le 4 novembre un budget de récession pour l’éducation nationale. En plus des suppressions massives de postes (13 500 dont 5 500 pour le second degré) pour la première fois depuis l’après guerre, les crédits sont en baisse en euros constants. Ce gouvernement confirme que l’éducation n’est plus une priorité et s’obstine à casser le service public d’éducation alors que près de 70% de l’opinion publique soutient les revendications portées dans l’unité par plus de 80 000 manifestants à Paris le 19 octobre. Mais si cette nouvelle saignée d’emplois était maintenue, c’est bien une nouvelle dégradation des conditions d’études et de travail pour les personnels et les élèves qui serait en œuvre à la prochaine rentrée.
Dans notre académie qui demeure depuis plusieurs années la dernière académie métropolitaine pour les conditions de travail des élèves et des personnels une telle décision est catastrophique. C’est une nouvelle réduction de l’offre de formation, une augmentation des effectifs dans les classes, la multiplication des affectations sur plusieurs établissements qui pourraient être à l’ordre du jour de la prochaine rentrée. Pourtant la rentrée 2008 a déjà été très difficile pour les personnels : 70% des demandeurs de mutation n’ont pas obtenu satisfaction, près de 65% des TZR ont été utilisés dès le 2 septembre pour occuper des postes à l’année, ce qui a considérablement hypothéqué le remplacement de courte et moyenne durée, la majorité des non titulaires a été contrainte par le recteur de « passer » par la case vacation avant tout contrat , le nombre d’élèves par classe est en constante augmentation en collège comme en lycée. Au-delà des conditions de travail les coups portés remettent en cause directement nos statuts.
Garder les garanties collectives
Déclarations, annonces et nouveaux textes n’ont qu’un seul objectif : casser la fonction publique et priver des garanties statutaires et collectives les fonctionnaires. Dans tous les dossiers de ces dernières semaines, c’est bien cette boussole qui guide la politique du ministre Darcos. Les milliers d’affectations sur plusieurs établissements avec des déplacements insensés, le maintien des vacataires véritables tâcherons de l’éducation, les déclarations erronées et intempestives sur la mauvaise utilisation des personnels remplaçant, l’absence de personnels pérennes dans les vies scolaires sont faîtes pour affaiblir nos métiers et les garanties qui y sont associés. L’annonce dernièrement en conseil des ministres de la création d’une agence nationale du remplacement, sensée mettre au travail les personnels remplaçant qui seraient mal utilisés, veut donner plus de souplesse au système ! Pourtant les TZR comme les non titulaires sont déjà plus que flexibles…
La dernière provocation de notre employeur-ministre c’est l’annonce de mutations discrétionnaires et à la tête du client, c’est le sens de la note de service sur la mobilité publié au BO du 6 novembre dans laquelle il rappelle avec insistance le caractère indicatif du barème, propose des mutations hors barèmes et dénie le droit aux élus des personnels de jouer leur rôle. Faut-il rappeler le rôle majeur des élus SNES –FSu au cours des FPM avec l’amélioration de nombreuses situations ? La remise en question des garanties collectives et du contrôle par les élus de l’état employeur, qui font pourtant partie des fondements même de la fonction publique, est inadmissible et remet en cause l’existence même de fonctionnaires assurant une mission de service public. Nous voulons que le paritarisme perdure, seul moyen de défendre l’égalité de traitement et la transparence.
Réformer le système éducatif ou le briser ?
Au collège comme au lycée, une autre politique éducative doit être mise en œuvre. Au collège, le socle commun devient le seul horizon pour certains élèves, la généralisation de l’accompagnement éducatif masque la dégradation des conditions d’études dans la classe et l’aide aux élèves est renvoyée en dehors du temps scolaire, parfois assurée par des personnels non qualifiés. Au lycée, la réforme Darcos reste inacceptable, malgré les premiers reculs du ministre le 19 octobre au soir. Une autre politique éducative est nécessaire pour permettre à tous les jeunes d’obtenir une qualification. Au lycée, les champs disciplinaires doivent être respectés, les travaux en effectifs réduits multipliés et les structures doivent garantir des parcours cohérents dans les trois voies de formation pour mener davantage de jeunes au baccalauréat, examen national garantissant l’accès à l’université.
L’aide à l’orientation des élèves ne doit pas être intégrée aux services des enseignants mais doit rester le fait des professionnels qualifiés que sont les COPsy (et les services d’orientation-CIO-) en complémentarité avec le service des enseignants.
Continuer à agir dans l’unité et renforcer le SNES
Le conseil syndical du SNES appelle l’ensemble des personnels du second degré à faire de la grève unitaire du jeudi 20 novembre une grève réussie, ce jour là le ministre aura à affronter l’ensemble du service public d’éducation.
Mais l’action ne se résume pas à la réussite de la grève, c’est pourquoi le SNES avec les syndicats de la FSU organise le 29 novembre les assises nationales des lycées à Saint-Ouen.
Le SNES demande à chaque lycée d’envoyer un représentant, ce sera l’occasion de mener publiquement le débat sur les évolutions nécessaires du lycée dans la transparence, non pas avec un public choisi comme le fait le ministre en manipulant les lycéens en les faisant monter à Paris.
Le CSA réuni ce jour à Cuers demande à toutes les sections d’établissements d’écrire au député de leur circonscription (modèle de courrier adaptable sur le site du SNES) pour dénoncer les restrictions budgétaires et exiger d’autres choix pour l’élévation des qualifications et la réussite de tous nos élèves.
L’action c’est aussi de permettre à l’organisation syndicale d’avoir un nombre important de syndiqués, c’est pourquoi le CSA invite toutes les militantes et les militants à poursuivre et amplifier la campagne de syndicalisation au moment où le nombre de syndiqués continue d’augmenter malgré la baisse importante du nombre d’enseignants.
Les coordonateurs de discipline ont été les seuls destinataires d’un mail émanant du rectorat sous la signature du doyen de l’inspection pour renseigner une enquête « disciplinaire ». Les représentants des personnels n’ont pas été informés de cette démarche et constatent qu’en réalité cette enquête est un espèce d’audit pseudo disciplinaire qui aurait pour vocation de mesurer des performances académiques. Face à l’opacité du dispositif, à la nature de certaines questions posées qui pour beaucoup d’entre elles n’ont pour but que d’évaluer ce qui est fait en dehors des obligations de service et dans un contexte de dégradation des conditions de travail après la suppression de 400 postes d’enseignants à la rentrée dernière, le conseil syndical du SNES appelle les personnels à ne pas répondre à ces questions-injonctions en adressant un courrier au recteur.
L’action ce sera aussi le mardi 2 décembre : voter et faire voter pour les listes présentées par le SNES et les syndicats de la FSU c’est envoyer un message clair au ministre et au recteur en renforçant le syndicat majoritaire de la profession.
Il sera de la responsabilité de chacune et de chacun de mener dans chaque établissement le débat sur les suites d’actions unitaires (informations en direction des élèves et des parents de lycéens et de collégiens, occupation des locaux, reconduction d’une grève unitaire…) afin de pouvoir rapidement les concrétiser, au moment où se préparera la rentrée 2009 dans les établissements et où le ministre voudrait mettre en place la nouvelle seconde.