Ce jour du jeudi 10 juin un appel national a été lancé et partout sur le territoire nos collègues quel que soit leur champ de pratique, tous les étudiants et enseignants-chercheurs en psychologie, et toutes celles et ceux qui sont préoccupés par la qualité du travail des psychologues, se mobilisent pour faire entendre leur mécontentement et leur opposition. Nous sommes solidaires de cette mobilisation.
Mobilisation des psychologues 10 juin
Déclaration FSU
Comme les autres organisations, la FSU a découvert la proposition de loi déposée le 7 avril visant à créer un ordre professionnel pour les psychologues.
Les psychologues syndiqués dans différents syndicats (SNES-FSU, SNUipp-FSU, SNPES-PJJ, SNU Pole emploi, SNUTER, SNEPAP) et regroupés au sein de la FSU ont très vite fait connaître leur opposition à cette proposition et en ont demandé le retrait.
Ils sont très préoccupés par ces offensives convergentes qui visent dans tous les champs d’exercice, à contrôler les pratiques des psychologues, à contraindre leur liberté de choix des méthodes et des références théoriques, pourtant inscrites dans le code de déontologie, à subordonner le droit d’exercer à l’acceptation de ces limitations et au pouvoir médical. C’est le résultat du lobbying de courants comportementalistes et neuro scientistes au détriment d’approches cliniques centrées sur la complexité du sujet.
Nous en voyons malheureusement déjà la traductions concrète dans l’arrêté du 10 mars 2021 et dans la modification du code de l’Education adoptée avec la loi du 26 avril 2021, étendant les missions des Psychologues de l’Education nationale aux actions de promotion de la santé, ce que leurs missions ne prévoient pas, et refusant d’intégrer la référence à leur autonomie technique dans la proposition du statut ministériel des psychologues de la justice.
Ces manœuvres profitent de la crise sanitaire et de la montée des troubles psychiques observés dans la population pour restreindre l’intervention des psychologues au champ de la santé. Mais nos champs d’exercice sont variés et nos missions sont plus larges que le diagnostic et l’intervention protocolisée auxquels on voudrait les limiter.
La crise sanitaire et l’augmentation des troubles psychiques observés a mis en lumière l’importance de l’intervention des psychologues dans des champs d’exercice variés tels que l’action sociale, l’Education nationale, la justice, le travail …, et pas uniquement dans le domaine du médico-social comme sous-entendu dans le projet de création de cet ordre.
Ces décisions privilégient aussi des choix d’externalisation des interventions et prises en charge au lieu de redonner aux services publics ,exsangues, les moyens qu’ils n’ont plus et de permettre à de nombreux psychologues de trouver des postes plus pérennes au lieu de la précarité des emplois qui est le mode obligé d’entrer dans le monde du travail.
Avec l’ensemble des organisations représentatives des psychologues et des enseignants, nous attendons qu’une concertation s’ouvre sur des propositions répondant aux besoins du public et respectant les psychologues dans leur diversité.
En ce qui concerne la CAPA de ce jeudi 10 juin, elle a été reportée car nous n’avions pas souhaité participer une 1re fois, faute de transparence de l’administration. En effet, et nous le déplorons toujours, la non transmission aux commissaires paritaires de l’ensemble des éléments ne permet pas de défendre les droits des collègues (liste des demandeurs de CFP).
Malgré ce report nous constatons également que les éléments relatifs à l’évaluation de carrière par les IEN au titre de l’avancement accéléré des PSYEN EDA , ne sont pas présents sur les documents préparatoires. Faute de cette transmission, nos collègues EDA se trouvent pénalisés dans le déroulement de leur carrière autant sur le processus d’avancement accéléré qu’à terme sur l’accès à la hors classe. La création d’un corps unique des psychologues de l’EN se doit d’apporter une égalité de traitement aux psychologues exerçant dans le premier comme dans le second degré.
Dans les établissements, le constat est identique et nombreuses sont les interrogations voire les incompréhensions faute de pouvoir apporter des réponses vérifiables permettant de garantir l’équité de traitement. Prochainement ce sont les promotions à la hors classe puis à la classe exceptionnelle qui vont être connues sans qu’aucun document de travail ne soit, là encore, diffusé aux organisations syndicales et donc sans travail de contrôle paritaire possible. Le SNUipp-SNES-FSU continue donc d’exiger la suppression de la loi de transformation de la Fonction publique pour que la profession puisse être informée dans l’équité et la transparence.