La politique dogmatique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite impacte très fortement notre quotidien puisque sur les 16 120 suppressions d’emplois « dédiés » à l’Éducation nationale, 4 800 seront retirés des collèges et des lycées. Ces suppressions toucheront au cœur même des enseignements puisqu’elles porteront dans leur intégralité sur des postes devant élèves, alors que celles du budget 2010 ont été essentiellement « payées » par le passage des stagiaires de 8h à un temps plein ! Ce sont aussi 600 suppressions d’emplois de personnels administratifs qui toucheront nos établissements, les services académiques et départementaux. Par contre, les établissements privés se trouvent une nouvelle fois relativement épargnés avec 1 633 emplois de moins, qui ne correspondent qu’à 10% de l’ensemble de leurs postes. C’est totalement contraire à la règle qui prévoit que pour les créations ou suppressions d’emplois les volumes doivent être de 20% pour le privé et 80% pour le public.
Le cynisme gouvernemental et ministériel touche à la provocation en confiant aux académies le travail de coupe. Chaque académie doit utiliser désormais les fameux « leviers d’action » de la note interne « secrète » : augmentation des effectifs des classes, diminution du potentiel de remplacement, suppression des travaux en groupes, diminution des horaires disciplinaires…
Les satisfecit ministériels ou rectoraux et les expérimentations diverses ne peuvent masquer la réalité : l’ambition éducative pour tous les jeunes n’est plus une priorité en France. La poursuite des suppressions d’emplois alors que les effectifs d’élèves augmentent (+ 62 900 élèves) est totalement scandaleuse et ne permettra pas au système éducatif de répondre au défi d’une nouvelle étape nécessaire de la démocratisation