La réforme territoriale engagée par le gouvernement a bouleversé la carte des régions et a redécoupé le territoire national en 13 régions métropolitains. Le périmètre de la région PACA est, quant à lui, resté inchangé.
Cette réforme s’inscrit dans le contexte d’une politique soumise à l’austérité et du pacte de responsabilité qui impose aux collectivités territoriales 11 milliards d’économie.
Cela conduira inévitablement à des dégradations pour les services publics et à des suppressions d’emploi.
Il est à noter que dans ce processus, les besoins de la population n’ont pas été pris en compte, les personnels et leurs organisations syndicales ont été ignorées.
Parallèlement à cette réforme de la carte des régions, l’État a engagé dans tous les ministères, une « réorganisation » de son action et du périmètre géographique sur lequel elle intervient.
Dans de nombreux ministères, cette « réorganisation » consiste à se calquer simplement sur la nouvelle carte des régions.
Pour l’Éducation nationale, un rapport de l’IGAENR (1) d’avril 2015 préconise de passer de 26 à 20 académies métropolitaines - mais nombre de rapports sont restés lettre morte.
Dans ce contexte, est évoquée la fusion de l’Académie de Nice dans celle d’Aix-Marseille.
Au prétexte de renforcer la parole de l’État face au Président de la Région, il serait nécessaire que les 6 départements qui composent la région PACA constituent une même et seule académie.
Cette parole renforcée de l’État ne porte en réalité que sur quelques dossiers, certes d’importance qui sont en compétence partagée avec la région : les constructions de lycée, la carte des formations, l’orientation et le décrochage scolaire.
Il est à noter que dans certaines régions continueront d’exister 3 académies et qu’il ne semble pas pertinent d’en créer une seule. Pourquoi ce qui ne serait pas bon pour les autres le serait pour nous ?
On ne voit pas en quoi, en se référant à la communication du conseil des ministres du 22 avril 2015 qui propose de guider la révision de la carte des académies selon trois principes : « simplicité, efficience, proximité », cette fusion permettrait d’améliorer l’efficience de l’Éducation nationale. Il a été annoncé, notamment par le Recteur de l’académie de Nice, que cette éventuelle fusion n’aurait aucune conséquence sur les personnels du second degré qui continueraient d’être affectés sur l’académie de Nice, qu’il y aurait maintien des fonctions et des personnels sur les deux sites rectoraux.
En résumé, seul le recteur de l’académie de Nice aurait un avenir incertain.
La logique ne serait donc pas de faire des économies.
Pourtant, ce projet d’évolution de la carte des académies, s’inscrit lui aussi dans le contexte d’une politique soumise à l’austérité avec notamment la démarche de Modernisation de l’Action Publique (M.A.P.), perçue par les agents comme la suite de la RGPP des années Sarkozy, et dont la ligne de conduite est l’amaigrissement de l’État et les suppressions d’emploi.
Ce projet de fusion est aussi porteur de dangers pour le second degré. Bien que le gouvernement et les recteurs s’en défendent, les risques d’une régionalisation du recrutement des enseignements du second degré est grand. Cette régionalisation, associée à la future loi NOTR et la réforme du collège, porte également le risque d’un éclatement du second degré avec l’intégration du Collège dans l’École du socle, appelée par certains.
Des décisions seront prises par le gouvernement le 15 juillet. Dans ce dossier aussi, comme dans beaucoup d’autres, l’avis des usagers et des personnels est ignoré par un gouvernement qui se pose en champion du dialogue social.
Le SNES-FSU Académie de Nice, en raison de ces éléments d’analyse, s’oppose à ce projet de fusion mais reste étranger à l’agitation politicienne qui, sur ce sujet également, après celui de la réforme du collège, apparaît. Celle-ci ne semble prendre en compte que les intérêts de Nice et des Alpes-Maritimes en oubliant le département du Var. Le SNES-FSU Académie de Nice reste attaché à une académie de Nice composée de ses deux départements : le Var et les Alpes-Maritimes.