A l’appel de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), le SNES et les syndicats de la FSU ont participé à la Journée mondiale pour le travail décent.
Après le défilé qui a rassemblé plusieurs centaines de manifestants dans les rues de Nice et de Toulon, le SNES a invité la presse à recueillir des témoignages de collègues : édifiant.
À cette occasion, des enseignants ont témoigné des conditions de travail qui leur sont faites, et interpellé leur employeur et l’opinion. Il s’agissait en effet de porter à la connaissance du public certaines réalités trop souvent méconnues, et de dénoncer les conditions indécentes de travail que l’État-employeur et l’Éducation Nationale imposent à certains de leurs salariés.
L’indécence de ces conditions de travail réside dans :
- le mépris des personnels précaires à qui l’on confie l’éducation de la jeunesse de ce pays et que l’on ravale au rang de travailleurs pauvres, alternant périodes de chômage et d’activité, sans espoir de titularisation ou presque ;
- le mépris du métier de ceux qui, bien que titulaires et qualifiés se voient affectés dans des conditions anti-pédagogiques sur plusieurs établissements scolaires, hors de leur discipline de recrutement, ou à des distances excessives de leur domicile ;
- le mépris des personnes handicapées auxquelles on refuse le bénéfice d’une loi adoptée depuis avril 2007 (au titre, à l’époque d’une « cause nationale » !), et qui n’obtiennent ni réduction ni aménagement du temps de travail…
Si l’on prétend, comme le ministre de l’Éducation et comme le recteur de Nice, élever le niveau de qualification de toute la population, transmettre à la jeunesse une culture commune faite de « valeurs », de savoirs et savoir-faire porteurs d’avenir, cela ne pourra se faire qu’avec des personnels respectés dans leurs qualifications, leurs métiers, leurs personnes.
Fait révélateur à cet égard : nos collègues se tiennent à la disposition de la presse pour tout complément d’information, mais ont souhaité témoigner sous couvert d’anonymat, principalement par crainte de voir leur situation s’aggraver encore…