Les plans sociaux se multiplient alors que les entreprises continuent à faire des bénéfices, la suppression des postes dans le secteur public continue voire s‘amplifie et les réformes s’enchaînent. Les mobilisations de ces derniers mois ont permis aux salarié-es de dire leur colère et leur mécontentement. Les choix économiques et politiques du gouvernement sont largement remis en cause. En Martinique et en Guadeloupe, après plusieurs semaines de mobilisation, les manifestant-es ont obtenu de premières avancées. Ceci nous prouve que, dans l’unité, des victoires sont possibles.
Dans l’Académie, 122 suppressions d’équivalent temps plein sont programmées alors que le nombre d’élèves augmente en collège (plus d’un centaine d’élèves) et que notre académie reste toujours aussi mal dotée (dernière pour les lycées pour le H/E et antépénultième pour les collèges).
Les conditions de travail de nos élèves et les nôtres seront encore dégradées, sans compter que si le volume d’heures supplémentaires n’augmente pas par rapport à l’an dernier il est à un niveau inacceptable et indécent au moment où l’emploi public devrait jouer tout son rôle dans la lutte contre le chômage et la précarité.
La présence des CoPsy dans les établissements scolaires devient de plus en plus réduite du fait de la baisse des recrutements, situation portant en germe le transfert d’une grande part du travail d’orientation aux enseignants, ce que nous condamnons.
Le droit à mutation des collègues dans le cadre d’un paritarisme réel est remis en cause : gel des postes, dérogation aux barèmes … le succès des pétitions académiques et nationales démontrent à quel point les collègues sont attachés à l’équité et à la transparence qui caractérisent les CAPA.
Dans le supérieur, la mobilisation massive contre la loi Pécresse a réussi à faire réécrire le décret sur le statut des enseignants chercheurs. Pour le recrutement et la formation des enseignants, les avancées sur les conditions de l’année de stage après le recrutement, l’engagement de l’arrêt de toute diminution du nombre de postes au concours, la mise en place de contenus provisoires pour les épreuves de 2010 sont des infléchissements importants du ministre. Pour autant, cette évolution est très en deçà de nos demandes, et nous continuons d’exiger en particulier : une année de stage, après le recrutement (véritable année de formation et d’entrée progressive dans le métier), des stages avant le recrutement centrés sur la formation des candidats, des pré-recrutements permettant de prendre en compte l’élévation du niveau de recrutement et donc l’allongement du nombre d’années d’études. La préservation du potentiel de formation des enseignants.
La réforme du recrutement et de la formation des enseignants défendue par le Ministre reste totalement liée à son objectif d’économiser des milliers d’emplois. Nous continuons de demander le report en 2011 de tout projet de réforme finalisée, et demandons au Ministre d’abandonner l’objectif d’utiliser cette réforme pour supprimer des emplois d’enseignants.
Le Snes restera vigilant sur les consultations sur la réforme du lycée et saisira toutes les occasions de porter les revendications des personnels comme il a su le faire l’an passé, contraignant le ministère à retirer le projet de Gaudemar.
D’autre part , la modification des programmes de collège, sans consultation préalable de la profession est inadmissible.
Au delà des revendications propres à notre secteur, certaines problématiques sont communes aux salariés du privé comme du public tout particulièrement en terme de salaires, de conditions de travail et de précarité.
C’est aussi une nécessaire augmentation du pouvoir d’achat qui doit être obtenue à la fois pour les salariés et les retraités.
Les luttes menées ces derniers mois ont donc fait la preuve de leur efficacité et celles à venir continuent à se construire dans l’unité. La mobilisation importante qui a eu lieu le 29 janvier a contraint le président de la République à faire des annonces. Ces dernières ne sont pas suffisantes face à une crise qui accentue et qui accroit les inégalités.
Tout conduit les organisations syndicales à poursuivre la mobilisation. La journée interprofessionnelle du 19 mars sera un moment important pour faire entendre nos revendications et les faire aboutir.
Il sera indispensable de prendre la mesure d’une éventuelle réaction du gouvernement et dans l’unité la plus large poursuivre l’action pour construire et assurer le succès de nos revendications.