Nous allons examiner aujourd’hui vos propositions de ventilation des grandes masses qui sont le résultat des suppressions massives d’emplois que les députés ont votées au mois de novembre. Alors que le nombre d’élèves continue d’augmenter les politiques de l’exécutif comme ceux du législatif ont majoritairement décidés de continuer à supprimer des postes en application du dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Et par pitié madame ne nous répondez pas que l’éducation nationale doit participer à l’effort collectif pour ne pas transmettre la dette publique, car que dire des sommes colossales qui ont été prêtées aux banques et des 578 millions d’euros reversés aux contribuables les plus riches il y a quelques mois de cela, sommes qui pèsent bien plus sur le budget global que la soi-disant manne qui existerait dans notre secteur.
Il est incompréhensible de voir la suppression de 3367 emplois pour 8 300 élèves supplémentaires dans le 1er degré, de 4800 emplois pour 42 500 élèves en plus dans le second degré, de 600 emplois pour les personnels administratifs.
Ces mesures sont catastrophiques et vont créer davantage de précarité dans notre secteur au moment même où le ministre de la fonction publique prétend engager des négociations sur cette question.
Dans notre académie la note est pour le moins pimentée : 116 suppressions d’emplois dans les écoles, 239 dans les collèges et lycées et 14 pour les administratifs pour qui vous prévoyez des suppressions de postes en EPLE ce qui n’était plus arrivé depuis 2008 !
Cela est incompréhensible.
Comment expliquez-vous que l’évolution des effectifs ait justifié l’an dernier 117 créations d’emplois dans le second degré et cette fois-ci 239 suppressions ?
Ces deux décisions sont totalement contradictoires et même incohérentes.
Cette gestion par l’économie à tout prix dont le ministère se satisfait en estimant que « tout devrait aller mieux » constitue un mauvais coup pour la réussite de tous les élèves.
Bien au contraire, ce qui se dessine c’est bien la destruction du service public d’éducation.
La répartition des suppressions que vous proposez aujourd’hui le confirme. Tous les documents ministériels confirment eux depuis plusieurs années la très mauvaise place de notre académie en terme de conditions d’études pour les élèves et de conditions de travail pour l’ensemble des personnels de la communauté éducative.
Au lieu de profiter d’un léger tassement de l’ordre de 350 élèves pour justement améliorer nos taux d’encadrement, on continue à dépouiller notre académie. On nous a retiré dans le second degré près de 800 emplois depuis la rentrée 2007 ! La tendance est identique pour le 1er degré.
Ensuite tout le monde s’étonnera du trop faible taux de passage en seconde ou du trop faible taux de poursuite d’études. Nous sommes pour notre part convaincus qu’il y a un lien de cause à effet entre ces constats.
A ces coupes budgétaires sans précédent, s’ajoute une politique éducative catastrophique qui tourne le dos à la réussite de tous les élèves et qui cherche à dénaturer en profondeur nos différents métiers. Citons pour exemple les évaluations CM2 qui se tiennent cette semaine : un dispositif mis en place sans concertation, qui fait l’objet de fortes critiques de la part des enseignants et des parents d’élèves, et dont la seule finalité est de piloter l’école par les chiffres au détriment des besoins des élèves. Nos organisations demandent d’ailleurs l’abandon de l’actuel dispositif d’évaluations CM2 et CE1 pour prendre le temps d’une indispensable concertation. Ou encore c’est encore d’actualité, les dégâts que pourraient subir nos élèves et les personnels de la filière STI.
Il est urgent que le service public soit à nouveau une priorité de la nation –l’affichage du budget de l’éducation comme le premier de l’état n’y suffit pas- et que les réformes engagées soient abandonnées pour que notre pays cesse de tourner le dos à sa jeunesse.
Soyons ambitieux, l’éducation est notre avenir !