Monsieur le Recteur,
C’est dans l’inquiétude que les personnels des CIO, Directrices et directeurs, conseillères et conseillers d’orientation psychologues ont vécu l’année 2015 dans l’académie de Nice. C’est avec des préoccupations encore plus vives et un certain désespoir qu’ils abordent l’année 2016. Ils s’interrogent sur le devenir de leur CIO et se sentent traités avec mépris.
Les organisations syndicales ont demandé en CTA, à plusieurs reprises, que se tienne un groupe de travail, il leur avait été répondu qu’un GT se tiendrait avant la fin de l’année 2014-2015, mais cette demande n’a pas été honorée. Depuis l’an dernier, guidés par l’intérêt des élèves et des familles et la défense de leurs conditions de travail, les collègues, avec le soutien sans faille du SNES-FSU, se sont battus pour obtenir que soit conservé le maillage des CIO. Ils attendaient qu’un schéma plus adapté aux besoins de notre académie soit défendu auprès du Ministère de l’Education Nationale comme l’ont fait certains Recteurs, à l’instar de la Rectrice de l’académie de Toulouse.
Vous avez annoncé en CTA la réduction du nombre de CIO de 13 à 10 et présenté une carte sans la soumettre au vote. Les documents préparatoires n’avaient pas été communiqués aux membres pour le 12 novembre, signant le manque de transparence et l’absence de dialogue social qui ont prévalu sur ce sujet jusqu’alors.
Monsieur le Recteur, vous envisagez de déloger des équipes, y compris une équipe qui vient tout juste, au bout de nombreuses années d’attente, d’entrer dans des locaux adaptés. Quel mépris pour les personnels ! Est-ce ainsi que vous entendez « Favoriser le bien-être au travail » ? Quel mépris aussi pour les usagers ! Et quelle gabegie, alors qu’on nous objecte des contraintes budgétaires. Nous constatons en outre que l’improvisation domine, que l’administration s’appuie parfois sur des décisions municipales de ne pas remettre à disposition des locaux et alors même que le conseil départemental du Var n’avait pas signifié de volonté de désengagement et que celui des Alpes Maritimes n’a pas encore délibéré sur ce point. Monsieur le Recteur, vous ne vous battez pas pour que tous les CIO demeurent. Or le nombre de CIO donné dans la carte cible doit être un minimum garanti et non un objectif.
Contrairement à ce que vous annoncez comme une répartition équilibrée afin de maintenir un service public d’orientation de proximité, la carte cible a été définie sans réelle prise en compte des caractéristiques de notre académie, et en vidant des Bassins d’Education et de Formation de leur CIO. Et c’est après avoir tracé un schéma inadapté que l’administration perçoit la difficulté que représenterait pour un directeur d’assurer l’animation d’un travail d’équipe et un travail de partenariat avec des établissements et des structures trop nombreux. Et on imagine alors disposer de postes de DCIO en dehors de toutes règles et affecter un directeur adjoint, statut qui n’existe pas.
Est-ce aussi trop tard que l’on constatera que ce schéma engendre des déplacements bien plus longs, et pour les personnels et pour les usagers ? Avec la disparition du CIO de Cagnes-sur-mer, les familles résidant à Vence verront leur trajet doubler en distance et en temps pour se rendre dans un CIO. Et vous avez pu constater par vous même combien la circulation aux abords d’une agglomération peut être difficile dans notre académie.
Dans le contexte actuel, alors que l’inquiétude et le désarroi des familles et des jeunes sont grands, les CIO sont des espaces de dialogue, d’accueil, de suivi et de médiation. De par leur formation, leur statut, leurs missions, les Conseillers d’Orientation-psychologues sont parmi les acteurs les mieux placés pour favoriser la réussite des élèves et lutter contre le décrochage scolaire. Monsieur le Recteur, les services d’orientation de l’Education Nationale et leurs personnels méritent bien plus d’attention. Nous regrettons qu’ils ne soient jamais mentionnés dans le nouveau projet académique. C’est dans ce cadre que leurs missions doivent s’inscrire et nullement dans la signature d’une Charte du SPRO qui ne se justifie pas. Les CIO ne sont pas des membres du SPRO mais des services de l’Education Nationale. Leur contribution au SPRO ne peut l’être que par une convention prévue par la loi. Cette contribution ne doit pas se faire au détriment de leurs missions et publics prioritaires.