Le paritarisme
Alors que la volonté ministérielle de remettre en cause le travail des commissaires paritaires a été particulièrement vive cette année, nous tenons à rappeler que la communication du projet d’affectation n’a fait que renforcer un sentiment d’incompréhension de la part des collègues. Nous soulignons notre attachement au paritarisme, synonyme d’équité de traitement et de transparence. Le travail des commissaires paritaires, année après année, a toujours permis l’amélioration des opérations de gestion individuelles dans le respect des garanties collectives.
Nos collègues sont aussi attachés à la capacité de leurs représentants, élus au suffrage direct, à pouvoir tout à la fois s’assurer de l’égalité de traitement et garantir l’équité, mais aussi à disposer des moyens permettant de corriger les erreurs et d’améliorer la qualité du mouvement proposé par l’administration. Cela impose de pouvoir scinder toutes les phases du mouvement et de pouvoir intervenir sur chacune d’entre elles. Cela suppose aussi que toutes les affectations fassent l’objet d’un examen par la CAP même si une nouvelle fois le recteur a fait le choix de communiquer avant la tenue des instances un projet de mouvement non vérifié par les commissaires paritaires. En tout état de cause, ce sont les seuls moyens d’éviter la moindre suspicion sur d’éventuels passe droits.
Le mouvement
Sur les 63 participants volontaires seuls 28% obtiennent satisfaction. Ce taux particulièrement faible renvoie à l’insuffisante implantation des postes de CPE dans l’académie. Nous tenons à rappeler que nous revendiquons la construction d’un mouvement national unifié permettant les mutations de poste à poste sur l’ensemble du territoire national, seul capable s’il est nourri par des recrutements suffisants de conjuguer les intérêts des personnels et du service public d’éducation. Il est le seul à pouvoir garantir une couverture équitable des besoins des académies, une meilleure satisfaction des vœux des personnels grâce à une plus grande mobilité, l’équité et l’égalité de traitement pour tous sur l’ensemble du territoire.
Dans le cadre du mouvement intra 2010, nous avons été frappés par le nombre particulièrement élevé de demandes de mutations malgré le faible nombre de poste affiché (16 dont 13 affichés avant le mouvement) : 80 demandeurs soit près du quart du corps.
Il convient de rappeler que pour la 11e année consécutive, il n’y pas eu de création brute de poste de CPE dans l’académie de Nice, tandis que des établissements sont sortis de terre et que d’autres sont sous dotés.
Cet état de fait à des conséquences directes sur la vie des établissements, la prise en charge des élèves, et bien entendu les conditions de travail des collègues, qui se dégradent au fil des ans.
Nous réclamons encore et toujours une dotation de postes de CPE qui permette aux vies scolaires de fonctionner correctement.
Notre mandat ne nous permet pas d’accompagner une politique qui réponde uniquement à des exigences d’économie budgétaire, et qui se résume à gérer la pénurie au lieu de créer des postes les nécessaires à la réussite des élèves.
Les capacités de remplacement
Cette même politique entraîne également une forte diminution des capacités de remplacement (Ces dernières baissent de 7% cette année après une baisse de près de 40% sur les deux années précédentes). Les TZR qui ont fait le choix de participer au mouvement ont vu leurs voeux satisfaits pour seulement 30% d’entre eux, il nous semble urgent d’entamer une réflexion à leur sujet.
Malgré votre volonté de rééquilibrer les zones de remplacement entre Var et Alpes Maritimes le déficit reste considérable, les 28 CPE restant ne suffiront pas à couvrir les besoins (7 TZR en AM1, 9 en AM2 pour 5 en VAR 1 et 7 en VAR2) un bon nombre de collègues TZR seront affectés en AFA dès la rentrée. Les remplacements de courte et moyenne durée en cours d’année vont donc s’avérer problématiques et mettront en difficulté les établissements scolaires et leurs directions. Les élus du SNES ne cautionneront pas le remplacement des CPE par des AED, pour lesquels vous n’avez pu nous garantir qu’ils soient à minima titulaires d’une licence ; nous demandons le maintien d’un volant de CPE TZR suffisant pour garantir les remplacements.
Est-ce à dire que des personnels sans qualification peuvent effectuer de la même manière toutes nos missions ? Si aujourd’hui on remplace les CPE par des contrats précaires, qu’en sera-t-il demain des autres fonctions ? L’enjeu est d’importance dans le contexte de la suppression massive de postes de fonctionnaires : le recrutement d’un personnel précaire aura toujours un coût moindre à l’entrée d’un fonctionnaire.
Nous ne pouvons que constater et condamner la distorsion existant entre les priorités nationales annoncées (lutte contre l’absentéisme, prévention du décrochage scolaire et des phénomènes de violence) et la diminution constante du nombre de CPE dans l’académie.
Nous rappelons une fois encore notre profond attachement à la qualité du service public d’éducation et aux professionnels qui le composent.
Nous avons, une fois de plus, apprécié la disponibilité des personnels de la D.P.E. qui nous a permis d’échanger sur les problèmes liés aux mutations et nous les remercions.