Représentants et représentantes du personnel ont été invité.es à ‘participer à un « échange » avec le Maire de Cannes David Lisnard, et la rectrice Madame Chicot, suite aux débordements vécus l’année passée au lycée Bristol.
« Echange » ? A nos dépens, nous avons vite compris que ce mot n’avait pas le même sens pour toutes les parties présentes.
Après nous avoir fait attendre - et perdre 30 précieuses minutes, en ces temps de rentrée scolaire - nous avons enfin pu nous asseoir pour prendre part à la ‘table ronde’. M. Lisnard a reporté la faute des exactions qui se sont déroulées dans notre lycée sur les enseignant.es. En effet, d’après lui, nous sommes trop laxistes, trop naives et naifs et croyons nos élèves, alors que nous aurions dû les exclure définitivement de notre établissement. Ces propos trahissent une ignorance flagrante des conseils de discipline, de leur composition et de leur fonctionnement. Puis, après de belles leçons éducatives assénées aux enseignant.es qui lui faisaient face, il s’est excusé de son départ prématuré, pour, on le cite, nous laisser discuter de « notre bout de gras syndical ». Quel mépris pour les représentant.es du personnel et celles et ceux qu’iels représentent !
Madame la rectrice, tout en reconnaissant l’importance de la mixité sociale, une priorité à ses yeux, a beaucoup insisté sur la qualité des équipes enseignantes qui peuvent faire la différence. Dans notre établissement où 54% des élèves rentrent en 2de avec une moyenne inférieure à 9/20, n’y aurait-il pas d’autres causes à l’échec de certain.es élèves ? Les chiffres que nous avons avancés ont été balayés d’un revers de main et l’on nous a défendu de parler de déterminisme social. C’est un gros mot, et pour preuve, tout le monde connaît un élève d’un milieu modeste qui a réussi… Un tel niveau de débat nous a quelque peu atterrés…
Le cas des classes surchargées à 35 élèves dans des niveaux à examen a aussi été évoqué : comment les préparer aux épreuves orales avec de tels effectifs ? D’autant plus que beaucoup de nos élèves n’ont de soutien pédagogique qu’à l’école, les familles étant parfois démunies face aux consignes d’examen ou n’étant pas en mesure de financer des cours particuliers. Une enveloppe budgétaire pour dédoubler les classes à examen, serait-ce vraiment trop demander ? La balle est dans le camp de Madame la Rectrice qui a, pour filer la métaphore sportive… botté en touche.
Rappelons toutefois que nous avons obtenu, à la suite de notre mobilisation de l’année passée des postes supplémentaires : une assistante sociale, un CPE et un agent administratif. C’est un bon début mais loin d’être suffisant pour répondre aux besoins de notre lycée. Continuons à nous battre !
Rozenn Cros, représentante élue des enseignant.es du Lycée Bristol