La délégation de la FSU a refusé de sièger au CTPD des Alpes-Maritimes le 21 mars 2008 et demande à l’Inspecteur d’académie de revoir la copie.
Déclaration de la délégation FSU au CTPD des Alpes-Maritimes le 21 mars 2008
Le 20 novembre 2007, la FSU appelait avec d’autres, dans le cadre large des revendications des fonctionnaires sur l’emploi et les salaires, les personnels de l’Education nationale à l’action, à la grève et à la manifestation pour dénoncer le budget de l’Education supprimant 11200 postes dont 9130 pour les seuls enseignants du second degré.
Déjà, les enseignants contestaient la suppression de 3500 emplois transformés en heures supplémentaires. Née, de la volonté d’un candidat en campagne, cette mesure destinée aux seuls volontaires -comme si chaque salarié du secteur public ou privé était maitre de son temps de travail- a fait couler beaucoup d’encre sur son efficacité économique toujours controversée.
Le ministre de l’Education s’est beaucoup employé à défendre et justifier ces suppressions de postes et l’augmentation du nombre d’heures supplémentaires, sa capacité à les faire accepter par les enseignants devenant un critère d’évaluation de son action. Il n’a eu de cesse de minimiser l’impact sur les conditions d’étude des élèves et les conditions de travail des personnel de ces suppressions « 0,3% en plus ou en moins, ce n’est rien ». Il a pu cependant mesurer, il y a quelques jours que 0,3 ou 0,4% en plus ou en moins, cela représentait quand même quelque chose à Périgueux ou ailleurs.
Les opérations de préparation de la rentrée 2008 ont continué.
Le ministre a délégué des moyens aux académies - moins 185 emplois pour notre académie-, puis le recteur a délégué des moyens à notre département pour préparer la rentrée dans les collèges et les SEGPA.
Comme le nombre d’élèves est sensiblement le même, le nombre d’heures ou d’ETP est sensiblement le même (+1,3 ETP) et par conséquence le taux d’encadrement reste le même, c’est à dire un des plus bas de France. Mais à y regarder de plus près, le nombre d’heures poste diminue de 72,9 ETP et le nombre d’heures supplémentaires augmente de 74,2 ETP. A cela s’ajoute le financement de quelques mesures nouvelles et nécessaires et la dotation en heures supplémentaires des postes « Ambition Réussite » porte-étendards de la politique d’un ancien ministre de l’Education lui aussi ancien maire.
A votre tour maintenant de doter les établissements.
A l’occasion du CTPD du 30 janvier 2008, nous avions mis en évidence, le retrait de 1733 heures poste (soit 96,3 ETP) et leur remplacement par 1715 heures supplémentaires (soit 95,3 ETP). Nous avions prévu la fermeture d’une centaine de postes.
Les documents préparatoires à ce CTPD du 21 mars, transmis avec quelques jours de retard, valident nos prévisions : la balance penche fortement du mauvais côté : 98 postes prévus à la fermeture dont 58 postes occupés par des enseignants (non compte tenu de l’additif transmis la veille de ce CTP). Tout est donc cohérent, tout est donc normal, tout va donc très bien.
Mais nos collègues ont décidé de s’en mêler.
Beaucoup de conseils d’administration ont rejeté très majoritairement les dotations déléguées, ont adopté des motions, dénoncés l’augmentation des heures supplémentaires, exigés des moyens supplémentaires pour offrir à nos élèves des conditions d’études et aux enseignants des conditions de travail dignes. A chaque fois, les parents d’élèves ont soutenu ces initiatives. Des collègues se sont mis en grève à Jaubert, Romains, Port-Lympia, là aussi avec le soutien des parents d’élèves plus préoccupés par le collège minimum que le service minimum. A Picasso les parents ont même bloqué avec les enseignants l’accès à l’établissement. Dans beaucoup d’établissements, les enseignants ont signé des déclarations collectives de refus des heures supplémentaires. Toujours et partout la même revendication : la transformation d’heures supplémentaires en heures postes. Toujours et partout la même incompréhension et la même révolte : pourquoi demander à des enseignants d’aller travailler ailleurs alors que les heures existent dans leur établissement.
C’était aussi un des messages adressés au ministre de l’Education par les personnels en grève le mardi 18 mars à l’appel de l’intersyndicale du second degré, dont deux organisations syndicales sont représentées dans ce CTP par le vote des personnels, et localement par la FCPE06.
Aujourd’hui la FSU a décidé de ne pas tenir ce CTPD. Ce n’est pas un mouvement d’humeur, bien que nous soyons très « à cheval » sur les délais de transmission des documents préparatoires, mais c’est surtout la volonté de vous laisser le temps nécessaire pour prendre en compte les exigences remontées des établissements. Nous espérons que lors de la prochaine séance, ce sera largement fait.